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Heavy stoner rock dans le désert
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Avec un son aussi épais, ainsi qu’une imagerie de série Z mêlant désert et fantasmes mécaniques, ce trio italien, originaire de Ligurie, coche beaucoup trop de cases pour échapper à l’étiquette Stoner Rock. Pourquoi pas, il n’y a rien là d’infamant et le fait est que les riffs charbonneux et entêtants, soutenus par une basse rebondie et métallique, sans compter les ambiances perchées qui alternent avec des séquences rythmiquement impitoyables, voilà de quoi rappeler les fondamentaux pratiqués par les Grands Anciens du Stoner, comme KYUSS, FU MANCHU et NEBULA. Autre trait de caractère concordant, la capacité dont fait montre le trio à évoluer ponctuellement dans des formats longs (Echoestorm pointe à 8’27 et Black Ivy à 11’27), propices à des divagations porteuses d’un psychédélisme lourd, au gré de structures qui permettent à la fois de développer des motifs rythmiques et mélodiques obsédants et de multiplier les séquences.
Pour autant, l’essentiel des sept compositions de ce second album (après Without…, paru en 2017) affiche des formats plus ramassés et une attitude globalement plus directe et ravageuse… Rock quoi ! Car les racines profondes de SUPASONIC FUZZ remontent aux années 70 : Heavy Blues à la CACTUS, JAMES GANG ou ZZ TOP, Heavy Rock psychédélique à la BLUE CHEER, Rock incendiaire à la MC5 ou THE STOOGES. Bref, tout ce qui cognait, suintait, suait, agressait dans les 70’s inspire aujourd’hui SUPASONIC FUZZ, qui s’empare goulument de cet héritage pour le traiter avec le son ô combien percutant permis par les moyens techniques de notre époque. Percutant, puissant certes, mais conservant toujours ce rendu crasseux et graisseux qui sied si bien au Heavy Rock !
A titre tout à fait personnel et franchement subjectif, je tiens à saluer la performance vocale du guitariste Martin, dont le timbre tremblant me rappelle diablement celui du fort regretté Eric WAGNER (TROUBLE, BLACKFINGER, LID, THE SKULL) : le mimétisme est parfois franchement troublant et fascinant !
Vous aurez compris que Cobracadabra se savoure avant tout avec ses tripes, plutôt qu’avec ses neurones, et, en matière d’efficacité, il faut bien reconnaître que SUPASONIC FUZZ connaît bien son affaire et abat un boulot fort conséquent pour délivrer un Stoner Rock gouleyant, échevelé et frondeur souvent, délicieusement lové dans des méandres psychédéliques par moments.
Vidéo de Echoestorm : cliquez ici
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