VOLUME - Requesting permission to land
Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :
MP3
- Année : 2023
Provenance du disque : Reçu du groupe
5titre(s) - 33minute(s)
Site(s) Internet :
VOLUME BANDCAMP
Label(s) :
Auto Production
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(16/20)
Date de publication : 17/11/2023
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Stoner psychédélique réédité au bout de 20 ans
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Qu’est-ce que VOLUME ? Le véhicule personnel, depuis 1993, de Patrick BRINK, guitariste et vocaliste issu de la Californie, plus précisément de son versant désertique. Que représente Requesting Permission To Land dans la discographie éparse de ce projet, surtout constituée de singles ? Il s’agit d’un mini-album, confidentiellement publié il y a une vingtaine d’années, ici proposé pour la première fois en format vinyle, avec une nouvelle illustration de pochette, autrement plus attrayante que celle de la version originelle. Les amateurs de raretés apprécieront…
Tentons de cerner le propos musical de VOLUME. BRINK revendique plusieurs héritages, qui possèdent d’ailleurs pas mal de ramifications évidentes entre eux. Chronologiquement, le Rock psychédélique de la fin des années 60, dans son acception la plus sauvage, fait figure d’ancrage primitif. D’où une connexion évidente avec un substrat Rock Garage brut de décoffrage et des dérapages psychédéliques lourds : songez à une collision entre 13th FLOOR ELEVATOR, THE DOORS et BLUE CHEER pour vous faire une idée. Tout à fait logiquement, VOLUME s’injecte en intra-veineuse le Rock dur, malsain, d’un psychédélisme agressif et nihiliste, issu de la scène de Detroit, à la fin des 60’s et au début des 70’s (MC5, THE STOOGES, THE FROST, FRIJID PINK…). Le tour d’horizon serait incomplet si on ne soulignait pas un penchant pour une agressivité compacte, torturée et tortueuse, typique du Hard Core tourmenté de BLACK FLAG.
Sur ce mini-album, VOLUME propose quatre compositions personnelles et une reprise. Concernant les quatre compositions en propre, on savoure la charge brève, lourde et vindicative de ColossalFreak, dont l’objectif évident est d’asséner des coups de boule. D’une durée plus conséquente, Habit déroule sur un tempo médium lourdement marqué tout un dispositif de riffs saturés, de solos de guitare bluesy, de chant clair mixé en retrait et d’arrangements électroniques, typiques du Space Rock. Nettement plus atmosphérique – en mode défonce shamanique et mystique -, le lourd et sinueux Make Believe illustre à la perfection le genre de trip psychédélique que l’on peut faire lors d’une session du désert, avec le concours aimable (quoique prohibé) de substances illicites, fussent-elles 100% naturelles. Dominant de la tête et des épaules le répertoire personnel de VOLUME sur ce disque, Headswin culmine à plus de quatorze minutes. La première partie de ce monument se trouve tout habitée par un feeling Blues, orageux, bitumineux et crasseux, avec un chant clair mais filtré par un effet de saturation, des riffs grondants, une guitare solo chargée en électricité crépitante, une basse carrément menaçante et une batterie en mode frappe sèche et diversions multiples. Ce dispositif imposant s’interrompt au bout de trois minutes, afin de permettre le déroulement d’un sabbat psychédélique. Lequel va osciller entre plages instrumentales bruitistes, séquences hantées par un récitatif murmuré et paranoïaque, improvisations galopantes. Peu après le franchissement du cap de la onzième minute, le projet se recale sérieusement sur un Heavy Rock pesant et bruyant.
Reste à traiter du cinquième morceau figurant sur cet opus. Preuve d’un bon goût évident, VOLUME a choisi de reprendre le très intense morceau Don’t Look Around, qui ouvrait magistralement le mythique album Nantucket Sleighride (1971) du trio américain MOUNTAIN. Même si Patrick BRINK ne parvient pas tout à fait à émuler le timbre rauque et possédé du regretté guitariste et vocaliste Leslie WEST, le versant instrumental soutient la comparaison avec les prestations originelles de WEST (imbrication démente entre riffs granitiques et solos crépitants et incisifs), du bassiste Felix PAPPARLARDI et du batteur Corky LAING. D’où une épaisseur rythmique probante, maintenue en constante et nerveuse agitation par une batterie épique. Sans oublier les indispensables couches d’arrangements d’un orgue lourd. Une reprise qui fait pleinement honneur à sa source d’inspiration.
Quitte à parler de prestations instrumentales, soulignons que la batterie était tenue il y a deux décennies par un certain Scott REEDER, passé par THE OBSESSED, KYUSS, UNIDA et GOATSNAKE. La basse se trouvant maniée par James SCOGGINS, issu de combo Hardcore FINAL CONFLICT.
Sans aller jusqu’à décréter que Requesting Permission To Land constitue une pépite oubliée et indispensable du Stoner Rock, on ne peut qu’apprécier cette salve de Rock psychédélique et lourd.. A (re)découvrir.
Vidéo de l’album : cliquez ici
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