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Chronique
KANSAS - Another fork in the road – 50 years of kansas

Style : Hard Rock
Support :  MP3 - Année : 2022
Provenance du disque : Reçu du label
41titre(s) - 223minute(s)

Site(s) Internet : 
KANSAS WEBSITE
KANSAS FACEBOOK

Label(s) :
Inside Out
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 12/01/2023
Magistral retour sur 1/2 siècle de rock progressif symphonique
D’habitude, j'évite de chroniquer des compilations, préférant porter mon attention sur des enregistrements frais et originaux. Dans le cas de figure présent, je ne peux que faire exception. Pourquoi ? Parce que KANSAS, et l’argument devrait vous suffire, même s’il n’est absolument pas développé. Et, puis, il s’agit de marquer les cinquante ans d’un des meilleurs groupes de Rock progressif américain, aux confins du Rock symphonique, du Rock mélodique rutilant, avec des apports Hard non négligeables. Un demi-siècle, mazette ! L’Histoire du Rock nous regarde du haut de ces trois CD, soit 41 morceaux représentant chaque album du groupe sans exception… du moins dans la version européenne. En effet, le second CD de la version américaine de cette compilation gargantuesque se permet de faire l’impasse sur les albums Power (1986) et In The Spirit Of Things (1988), soit les deux disques sur lesquels le guitariste Steve MORSE (DIXIE DREGS, DEEP PURPLE) s’illustra. A la place, pas moins de cinq extraits de Audio-Visions (1980), trois de Vinyl Confessions (1982), trois itou de Drastic Measures (1983), là où la version européenne réserve à ces albums solides, mais pas géniaux, respectivement trois, trois et deux titres, soit une représentation plus équilibrée à mon goût : allez comprendre…

Quoi qu’il en soit des turpitudes contractuelles outre-Atlantique, la version européenne s’avère être une représentation honnête et fascinante du long parcours créatif de ce groupe si particulier. Les chasseurs de pépites rares ne seront pas repus par ce triple CD puisqu’à l’exception de la version 2022 de Can I Tell You, composition ouvrant le premier album sans titre (1974), tous les autres morceaux sont soit issus des versions studios originelles, soit d’albums live ou de réenregistrements officiels. L’objectif est bien de rendre compte de l’évolution d’un projet complexe, reposant autant sur la complexité aventureuse du Rock progressif, sur ses puissants prurits tirés du Hard Rock, sur une emphase symphonique, mais également sur un sens mélodique susceptible de charmer un public vaste et non spécialisé.

Là où les compilations passées proposaient pour l’essentiel les tubes du groupes, en format studio et/ou live, Another Fork In The Road – 50 Years Of Kansas adopte une approche ostensiblement provocatrice, visant sûrement à afficher fièrement – et à juste titre – que KANSAS demeure aujourd’hui une force créative et active. D’ailleurs, reportons-nous à la malicieuse et charmante pochette illustrant cette compilation. Nous sommes vraisemblablement chez un disquaire à l’ancienne, avec des bacs emplis de disques vinyles 33 tours : au centre, trône un des albums iconiques du groupe, Leftoverture (1976), avec à droite l’album de 2020 (très réussi, à mon sens), The Absence Of Presence, et, à gauche, Point Of Know Return Live & Beyond (album live de 2021). Accrochées au mur, les représentations des formations successives du groupe démontrent à la fois le respect vis-à-vis des personnalités successivement investies dans ce groupe, avec de surcroît deux allusions visuelles à ce qui constitue la quintessence absolue de KANSAS, à savoir l’album Point Of Know Return (1977) et son single purement magique de délicatesse vocale et instrumentale, Dust In The Wind (représenté par une version hispanophone). Et puis, au centre du dispositif, allusion directe au visuel originel du double live Two For The Show (1978), deux femmes de ménage compulsent attentivement la pochette double du vinyle originel.

Au-delà de la symbolique visuelle chère au Rock progressif, le principe de cet album repose sur la chronologie inversée. Ainsi, le premier CD présente une sélection serrée mais représentative des dernières créations discographiques de KANSAS, avec pas moins de six pistes sur treize chantées par Ronnie PLATT, tardif remplaçant du mythique vocaliste originel Steve WALSH. Le fait est que, cinquante ans après ses débuts, KANSAS demeure créatif, sans aucune contribution de la majeure partie de la formation la plus productive au cours des si fructueuses années 70. Autant l’assumer, KANSAS est aujourd’hui une formation particulièrement évolutive, puisque seuls le batteur Phil EHART et le guitariste Rich WILLIAMS demeurent à leurs postes depuis le premier jour. Exeunt les figures marquantes que furent le guitariste et compositeur émérite Kerry LIVGREN, le violoniste Robby STEINHARDT (paix à son âme), le chanteur-claviériste Steve WALSH… Aujourd’hui encore, KANSAS valorise certes son patrimoine, mais prend encore des risques en créant encore et toujours. En témoignent les albums de très bonne facture The Prelude Implicit (2016, ici représenté par trois titres) et The Absence Of Presence (2020, deux titres), sur lequel le nouveau chanteur Ronnie PLATT assure fort correctement, sans atteindre toutefois les sommets du mythique Steve WALSH au sommet de sa forme. Au côté du vétéran Rich WILLIAMS, le guitariste Zach RIZVI fait montre d’une versatilité coutumière chez KANSAS : riffs tendus et nerveux, solos funambulesques, mais aussi parties délicates et profondément mélodiques. Même David RAGSDALE assure des parties de violon souvent virevoltantes et énergiques, parfois délicates. Mais enfin, tant dans les compositions que dans leur interprétation, il y a certes de la maîtrise, mais aussi de la verve, de l’envie, par moments de la maestria. La preuve est faite que l’héritage demeure bien vivace !

En 2000, KANSAS sortit Somewhere In Nowhere, un album qui voyait la réunion de la formation essentielle des années 70, y compris avec le violoniste Robby STEINHARDT, dont la dernière participation à la discographie du groupe remontait à Vinyl Confessions (1982). Album riche, profond, qui se savoure en pleine immersion, mais exempt de tout morceau réellement fort, pas assez travaillé par les contrastes d’antan : trop peu de cavalcades nerveuses et épiques dans les compositions intégralement signés par le revenant Kerry LIVGREN. D’où la présence de seulement deux extraits…

En 1998, KANSAS avait sorti, dans une indifférence assez généralisée, Always Never The Same. Enregistré dans les légendaires studios Abbey Road, on redécouvrait la formation classique – moins Kerry LIVGREN – appuyée par le London Symphony Orchestra, reprendre des classiques du groupe, proposer quatre nouvelles compositions (pas vraiment essentielles), ainsi qu’une reprise en forme d’hommage du Eleonor Rigby des BEATLES. Deux versions des classiques The Wall et de Dust In The Wind sont tirées de cet album intermédiaire, et permettent de constater, hélas, que la voix de Steve WALSH ne possède plus ni la finesse, ni l’ampleur d’antan.
Pour conclure le premier CD, deux compositions issues de Freaks Of Nature (1995), album qui réunissait Phil EHART, Rich WILLIAMS et Steve WALSH – soit la moitié du line-up classique – et qui s’avéra décevant, tant artistiquement que commercialement. Les compositions étaient certes concises, tendues, maîtrisées, mais trop peu marquantes.
Ainsi s’achève le premier CD, qui débute par une salutaire et nette recrudescence en termes d’inspiration et d’interprétation au cours des décennies 2020 et 2010, pour ensuite témoigner d’une production moins notable, englobant les années 90 et 2000.


Cependant, le CD le plus périlleux pour l’amateur de Rock progressif demeure bel et bien le second CD, qui explore (toujours selon une logique rétro-chronologique) la toute fin des années 70 et la décennie 80. Quand en 1978, KANSAS publie son double album live Two For The Show, il s’agit ostensiblement d’acter une première période prolifique, riche de cinq albums, parus en l’espace de seulement quatre ans. S’ensuivra un album de transition, Monolith (1979). Représenté par deux morceaux, ce disque conservait un goût des contrastes entre énergie et complexité d’une part, emphase et mélodie d’autre part. D’ailleurs, la durée des compositions (rien au-dessus de sept minutes) témoignait que KANSAS prenait acte des tendances à l’œuvre : plus de concision, plus de mélodies directes étaient requises.

Le constat se confirme avec Audio-Visions (1980) qui voit KANSAS tenter de rivaliser avec les valeurs hégémoniques aux Etats-Unis, à savoir FOREIGNER, JOURNEY et REO SPEEDWAGON. Entre titre langoureux et ultra-efficace (Hold On), pièce nerveuse mais ultra-mélodique (Loner, avec une alternance Hard tranchant et acoustique dynamique, avec des chœurs haut perchés que n’auraient pas reniés les BEE GEES !). Représenté ici, No One Together demeure le seul témoignage des audaces progressives d’antan, la durée de presque sept minutes permettant les classiques changements de tempos, de rythmes et d’ambiances ; pas de quoi détrôner les merveilles des années 70, juste une manière efficace de poser une agrafe entre une époque faste et un temps qui nécessite une adaptation rapide et drastique.
Au moment où le Hard mélodique s’impose aux Etats-Unis et fait une percée en Europe, KANSAS accuse le coup : son chanteur et claviériste Steve WALSH se lance dans une carrière solo. Avec son remplaçant John ELEFANTE, KANSAS poursuit sa tentative de se maintenir dans les années 80 adeptes de formats brefs et clinquants. Trois titres représentent cet album dans la version européenne : le tube Play The Game Tonight (qui relève davantage d’un banal mais efficace registre à la SURVIVOR que d’un prog Rock mélodique), Crossfire maniant sur une durée relativement conséquente (plus de six minutes) une alternance accrocheuse de passages appuyés et nerveux et de séquences à mi-chemin entre atmosphères Prog et joliesses Pop. Windows représente le versant le plus tranchant et dur du groupe.
L’année suivante, KANSAS poursuivit sur sa lancée, avec John ELEFANTE derrière le micro et s’imposant à la composition, et un marché américain sans cesse plus porté sur la concision et les mélodies faciles. Deux morceaux seulement représentent Drastic Measures (1983). Dramatiquement efficace, End Of The Age aurait dû profiter pleinement de la dynamique ASIA pour s’imposer : et pourtant, il n’en fut rien. Guitare et piano se conjuguant, le sympathique et fédérateur Incident On A Bridge ne sonne cependant, ni comme un hit AOR, ni comme une réinvention de KANSAS. En somme, la qualité demeure au rendez-vous, mais ne permet plus de distinguer un groupe qui perd peu à peu ses membres fondateurs… La messe serait-elle dite ? Ont quitté le navire Dave HOPE, le bassiste originel, l’essentiel guitariste et compositeur Kerry LIVGREN, le violoniste iconique Robby STEINHARDT.
Contre toute attente, KANSAS tente de se réinventer dès 1986 avec l’album Power, qui voit le non replacement au poste de violoniste, mais qui enregistre l’arrivée du guitariste Steve MORSE (DIXIE DREDGS, Steve MORSE BAND, futur DEEP PURPLE). Produit selon les normes castratrices en vigueur, l’album Power affiche un son clinique et sec, à l’époque pénible, aujourd’hui franchement daté (trois morceaux judicieusement sélectionnés actent le constat). Bien que peu sanctionnée positivement en termes commerciaux, cette période maintient une activité créative… Qu’on me permette de juger que le maintien d’une étincelle est essentiel, mais les concessions aux contingences du moment rognent les apports nerveux, incisifs de Steve MORSE.
L’étape suivante aurait dû être essentielle : paru en 1988, en pleine domination AOR, Hair Metal et Thrash, In The Spirit Of Things était ostensiblement une tentative de réinstaller KANSAS parmi l’élite de ce qu’on commençait à nommer le Classic Rock. On en veut pour preuve le recrutement du producteur légendaire Bob EZRIN (secondé par un ingénieur du son promis à une fort belle carrière, un certain Brendan O’BRIEN) : on parle tout de même d’un bonhomme qui, à l’époque, avait bossé avec PINK FLOYD, ALICE COOPER, KISS, Lou REED, AEROSMITH et même nos locaux de TELEPHONE, excusez du peu ! Même la pochette était signée par Storm THORGERSON, cofondateur dans les années 70 de l’agence Hipgnosis, responsable de visuels iconiques pour PINK FLOYD, WISHBONE ASH, SCORPIONS, LED ZEPPELIN, BAD COMPANY, UFO, AC/DC, BLACK SABBATH, MONTROSE, Sammy HAGAR, STATUS QUO, YES, STYX, RAINBOW et une palanquée d’autres. Tournant le dos aux sonorités trop clinquantes prévalant sur Power (même si le son de batterie pétarade encore trop, même si les claviers sonnent trop légers et artificiels), l’album fait la part belle à des formats concis, la guitare tranchante de Steve MORSE se trouvant enfin justement traité : normal, il cosigne à nouveau la plupart des compositions ! Les deux titres représentant cet album montrent néanmoins que KANSAS tentait de concilier des tendances impossibles, de satisfaire trop de publics simultanément : d’autre part, les fans des années 70 avec un producteur mythique et une formation proche de l’originale, d’autre part, les plus jeunes amateurs de formats resserrés et de mélodies accrocheuses. Sur les deux tableaux, KANSAS livre des prestations convaincantes et solides, mais qui ne peuvent objectivement pas rivaliser avec l’inventivité d’antan et les machines à tubes de l’époque. Fin de l’ère Steve MORSE, la suite vous a été racontée sur le CD1.

Reste un seul CD pour rendre compte de la période la plus féconde et la plus populaire du groupe. Pour vous donner une idée, entre 1974 et 1978, KANSAS a publié pas moins de cinq albums studio -dont deux classiques, Leftoverture en 1976 et Point Of Know Return en 1977 -, plus un double album live, Two For The Show (1978). Treize titres rendent compte de cette marche triomphale. Pas moins de trois titres (quatre si on compte la version 2022 de Can I Tell You) rendent compte du premier album sans titre de 1974 et dénotent déjà cette capacité décomplexée à combiner mélodies prenantes, accroches rythmiques, complexité structurelle, goût pour les développements épiques et pour les exécutions techniques au cordeau. Le son est un peu daté mais la créativité, l’inventivité et l’énergie demeurent palpables encore aujourd’hui.
Ce sont à nouveau trois compositions qui illustrent le brio du second opus, Song For America (1975), qui reprend peu ou prou la recette charmeuse et ébouriffante de son prédécesseur, avec toujours cette prédilection pour des formats assez longs, qui permettent de multiplier les séquences, les rebondissements et les variations de tension dramatique.
Peut-être moins marquant et caractérisé par des durées plus ramassées, l’album Masque (1975, hé oui, deux albums la même année !) est ici représenté par l’épique et musculeux Icarus – Borne On Wings Of Steel et par le concis et nerveux Child Of Innocence. L’omission du superbe The Pinnacle constitue par contre une véritable faute de goût !
Premier chef d’œuvre, Leftoverture (1976) demeure encore aujourd’hui une pure merveille dont l’écoute implique de se laisser absorber dans un monde parallèle, exigeant et féérique, fantasmatique et instrumentalement puissamment ancré. Seuls deux titres originaux figurent sur ce troisième CD, ce à quoi il faut ajouter la version orchestrale de The Wall (réenregistrée en 1998 sur l’album Always Never The Same), ainsi que la version live de 1978 du tube ultime Carry On Wayward Son.
Entrons dans le saint des saints (à mon humble avis) avec les deux titres en versions originales, tirés de l’intouchable Point Of Know Return (1977), complétées par la version live du titre acoustique irrésistible Dust In The Wind, dans son option orchestrale de 1998. Là intervient la frustration due au format forcément contraint de la compilation – surtout dans le cas d’une discographie aussi dense et riche. Pour le fan que je suis, manquent à l’appel Closet Chronicles, Paradox et le morceau éponyme.

Ces quelques réserves et regrets évacués, Another Fork In The Road – 50 Years Of Kansas s’impose aisément comme la compilation la plus représentative de ce projet encore en devenir qu’est KANSAS. Il s’agit à la fois d’une entrée en matière idéale pour découvrir toutes les facettes du groupe et d’un excellent rappel pour celles et ceux qui voudraient se rafraîchir la mémoire.
Du haut de cette pyramide, cinquante ans de Rock progressif vous contemplent !

Vidéos de Carry On Wayward Son cliquez ici, Dust In The Wind cliquez ici, Hold On cliquez ici
COMMENTAIRES DES LECTEURS Vos commentaires, vos remarques, vos impressions sur la chronique et sur l'album
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Laudrome26 Le vendredi 13 janvier 2023

Ville : Romans sur Isére
Quelle magnifique chronique Alain ! Un résumé titanesque de ce groupe fantastique qu'est et restera KANSAS que j'ai connu avec "Leftoverture" et que je n'ai jamais délaissé depuis. Un groupe qui rappelle les grandes années avec les tournées gigantesques aux US. A l'époque "Best" (Hervé Picard) , "Rock'n' folk" nous faisait découvrir ces groupes merveilleux inconnus de par chez nous. Ah KANSAS !J'adooooore !!!!
Rémifm Le jeudi 12 janvier 2023
Très belle chronique Alain, d'un des groupes mythiques du Rock, pour faire simple...
JMM213 Le jeudi 12 janvier 2023

Ville : 91360
Bravo Alain pour cette chronique gargantuesque qui rend un hommage amplement mérité à un des groupes les plus importants de ces 50 dernières années !
Pumpkin-T Le jeudi 12 janvier 2023

Ville : MARSEILLE
Joli tour de force aussi de la part d'Alain qui au fil de cette rétrospective nous chronique l'ensemble de la discographie de ce monument qu'est KANSAS. Bravo ! Et double bravo pour avoir pu trouver 4 titres dans un album sans titre !
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