Métal Intégral - Chronique / COMPUTERS KILL PEOPLE

L'arc aux multiples cordes

En quinze ans d’existence, le line-up de COMPUTERS KILL PEOPLE a beaucoup changé, la maturité s’est installée, les projets ont évolué. Tenez, en 2018 dans la chronique de Ben (Lire ici.), le groupe avançait l’idée de faire quelques EP et de les regrouper en un album. Il n’en a pas été ainsi bien que deux titres de Healing Bruises sont repris sur The Storyteller dans une version relookée. Pas de panique, la boussole pointe toujours en direction du heavy rock, les guitares restent acides et la section rythmique demeure très présente et imaginative. La belle évolution du groupe réside dans le fait de confier le lead vocal à deux chanteurs et une chanteuse qui ont de surcroit apporté un soin tout particulier à l’harmonisation des chœurs.

Quand je dis Heavy Rock, je ne dis finalement pas grand-chose, si ce n’est aborder cet album par la forme, par son enveloppe sonore – j’en profite d’ailleurs pour souligner qu’en l’occurrence, le son, la production, de The Storyteller est de bon niveau, signée de Loïc WEILS pour les enregistrements instrumentaux, d’Eric SARTHOU pour le mixage et la captation des voix, et de Magnus LINDBERG pour le mastering. Pour en revenir au genre, où se situe cet album de CKP dans la constellation du Heavy Rock ?

Les deux morceaux de 2018 (Sunset Kiss et Only The Dead) ont un style assez grunge dans la mélodie vocale, avec des refrains très bien trouvés et accrocheurs. Le genre se fait un brin punky, notamment en raison du chant plus acharné, sur A.N.G.R.Y et sur Good Guy With A Gun. Les amateurs de groove bluesy seront servis par les deux morceaux chantés par Karin GOUSSET (The End et Lockdown Blues), mais aussi par Last Man Standing. Avec She Said, la couleur de CKP est plus indie rock teinté de pop – en tout cas, c’est un vrai hit qui alterne gros son et gros refrain sur lequel vous allez vous régaler avec l’alternance des voix sur les chœurs du refrain !
Pour être complet, je dois citer le bel interlude instrumental Intermission mais aussi la reprise plus discutable de Get It Away des RED HOT CHILY PEPPERS. Disons qu’il me faudra un certain temps pour m’adapter à cette version débarrassée de toute l’énergie funk et hip hop originelle. Ça fait bizarre.
Heureusement, CKP nous a gardé le meilleur pour la fin. L’étrange TV Monsters qui clôture l’album fait des détours surprenants vers des émotions plus introspectives qui contrastent avec un excellent final de stoner secoué - une excellente architecture qui se déploie durant sept minutes. Je kiffe.

Je ne vous raconte pas d’histoire, The Storyteller est un album très agréable et COMPUTERS KILL PEOPLE est un arc aux multiples cordes, tant en raison des genres abordés que grâce à l’alternance entre les trois chanteurs. Je ressens une vraie œuvre collaborative et je pressens la possibilité d’un autre grand pas en avant sur un prochain album si le line up est stabilisé.

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COMPUTERS KILL PEOPLE est composé de :
- Loïc WIELS, guitare et chant ;
- Yome VENICE, guitare et chant ;
- Karin GOUSSET, basse et chant ;
- Erwan COLIN, batterie.

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Discographie :
- 2012 : The Fun Machine - (EP 6 titres) ;
- 2015 : Silence Means Security - (LP) ;
- 2018 : Healing Bruises - (EP 3 titres, chroniqué ici) ;
- 2020 : Destruction Derby - (EP 4 titres) ;
- 2025 : The Storyteller - (LP).

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Deux singles extraits de The Storyteller :
- Last Man Standing : Cliquez ici !
- The End : Cliquez ici !

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