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Le revival seventies tant attendu
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Les observateurs de la planète Metal pouvaient difficilement, en 2011, ignorer le phénomène : l’annonce du premier album de 9 CHAMBERS promettait de faire sensation. Ce supergroupe associe en effet des musiciens au parcours éloquent, avec Ed MUNDELL, guitariste de MONSTER MAGNET, et Jorgen CARLSSON, bassiste de GOV’T MULE. Le préposé aux fûts n’est autre que l’incontournable Vinny APPICE, fidèle de BLACK SABBATH et Ronnie James DIO. Enfin, après s’être distingué en tant que producteur, pour Alice COOPER et Lita FORD notamment, Greg HAMPTON officie au micro. Paru le 5 décembre 2011, 9 Chambers se révèle à la hauteur des espérances : il est plébiscité par la presse.
Tout au long de cet album éponyme, 9 CHAMBERS délivre un Hard Rock sous forte influence seventies. Parmi les illustrations les plus évidentes figurent Bury Yourself ou Other Side Of Time, dont les riffs « gras » rappellent LED ZEPPELIN. Grâce aux superbes lignes de chant de leurs refrains, les efficaces One Thing Missing et Know Your Enemy - à ne pas confondre avec son homonyme interprété par RAGE AGAINST THE MACHINE – témoignent d’une ambiance générale plutôt enjouée.
On portera une attention particulière au jeu d’Ed MUNDELL, secondé en matière de guitare rythmique par Greg HAMPTON. Il fait preuve d’un feeling Blues convenant à merveille à l’esprit de l’album, et démontre ses aptitudes techniques à l’occasion des solos. A cet égard, All But Done souligne sa vélocité, quand No Escape dévoile un toucher et un vibrato qui peuvent évoquer le style de Mark KNOPFLER.
Le tracklisting de 9 Chambers est presque exclusivement constitué de mid-tempos, à l’exception du titre d’ouverture, l’original Life Moves On. Vinny APPICE commence par y imposer une cadence élevée, avant la rupture intervenant lorsque les deux minutes sont franchies : le ralentissement qui s’opère crée ainsi l’illusion qu’une nouvelle plage vient de débuter. Il ne s’agit toutefois que d’un interlude, le morceau retrouvant ensuite son beat initial.
Enfin, 9 CHAMBERS n’oublie de sacrifier à une figure imposée du Hard Rock, la power ballad, en l’occurrence la sublime Can’t Turn Your Back, assortie d’une performance prodigieuse de HAMPTON. La réussite de l’album doit en effet beaucoup à sa voix qui emprunte parfois au registre Stoner (All But Done), preuve que les influences du groupe ne font pas obstacle à un son actuel.
Pour son coup d’essai, 9 CHAMBERS procure donc un grand plaisir, même si l’album affiche une longueur aujourd’hui inhabituelle : quatorze titres, soit un peu plus d’une heure. Il faut dire que les héros du groupe étaient, eux, limités par le format vinyle, qui ne permettait de graver guère plus de quarante-cinq minutes de musique. Tout aussi attendue que la sortie du disque, la venue des musiciens sur la scène parisienne du Divan du Monde, le 15 février dernier, a dû être annulée. Nous donneront-ils rendez-vous cet été, à l’occasion d’un festival ?
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