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Chronique
VIRGIN STEELE - The passion of dyonisius

Style : Epic Heavy Metal
Support :  CD - Année : 2023
Provenance du disque : Acheté
11titre(s) - 79minute(s)

Site(s) Internet : 
VIRGIN STEELE WEBSITE
VIRGIN STEELE FACEBOOK

Label(s) :
Steamhammer
 (17/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 29/08/2023
Egal à lui-même
Débutons cette chronique en déplorant le statut par trop confidentiel de VIRGIN STEELE en France. Contrairement à nos voisins allemands, nous n’avons jamais su accueillir dignement ce groupe adepte d’un Heavy Metal épique depuis le début des années 80. Fondé en 1981 par le guitariste new-yorkais (avec des attaches françaises) Jack STARR, le groupe prit son envol avec le recrutement du phénoménal chanteur David de FEIS. Les deux premiers albums du groupe, Virgin Steele (1982) et Guardians Of The Flame (1983), chroniqués avec pertinence dans les magazines français consacrés au Hard et au Metal (Enfer magazine, puis Metal Attack), ainsi que le single deux titres A Cry In The Night et le EP quatre titres Wait For The Night. Encore assez classique, le Heavy Metal fougueux du groupe combinait la stricte efficacité rythmique de JUDAS PRIEST avec les atours mélodiques et épiques de RAINBOW, soit toute la compacité caractéristique des années 80, avec en arrière-plan les propensions à l’exploration épique, héritées des années 70. Concernant ce dernier ingrédient, il suffit de réécouter Child In Time de DEEP PURPLE, No Quarter de LED ZEPPELIN, Stargazer et Gates Of Babylon de RAINBOW pour saisir pleinement l’ambition initiale du groupe. VIRGIN STEELE possédait deux atouts impérieux, à savoir le jeu, à la fois technique, volubile et sensible, du guitariste Jack STARR, et le chant, tour à tour hargneux et emphatique, du chanteur David de FEIS.

De ce bouillon prometteur, quoique déjà concurrencé, voire franchement dépassé par l’émergence du Speed, du Thrash et du Crossover, émergea un conflit particulièrement acrimonieux entre le guitariste et le chanteur, en désaccord quant à la voie à suivre. Paradoxalement, une décision de justice acta la mainmise du chanteur David de FEIS sur le nom VIRGIN STEELE, au détriment du guitariste fondateur Jack STARR. Ce dernier allait développer une riche et cohérente carrière en matière de Heavy Metal mélodique et épique (sous son nom propre ou sous la bannière de BURNING STARR).

Dernier capitaine à bord, le chanteur David de FEIS allait progressivement mener VIRGIN STEELE vers un répertoire établi sur des schémas rythmiques assez binaires au sein de chaque séquence. L’essentiel résidant dans l’intelligence de l’imbrication, tant rythmique que dramatique, de séquences contrastées, entre Metal percutant, plages plus romantiques et apaisées, et envolées grandioses.
Dès 1985, Noble Savage présentait un visage formellement plus professionnel et affûté, avec pour l’essentiel des compositions musculeuses, quoique ne sacrifiant jamais les apports mélodiques. Le remplaçant de Jack STARR à la guitare, Edward PURSINO signait d’ores et déjà des solos étincelants, tant sur le plan technique que mélodique, et ne rechignait pas à aligner des riffs de teigne. Trois ans plus tard, on retrouva avec délectation une veine guerrière, racée et mélodique avec Age Of Consent.

Il fallut attendre cinq ans pour découvrir le cinquième album, Life Among The Ruins, au sein duquel la part mélodique prenait l’ascendant sur le côté Metal viril (relire notre chronique de la réédition de 2012 : cliquez ici).

Assez bizarrement, VIRGIN STEELE bascule totalement dans le Heavy Metal lyrique, épique, presque progressif, qui le caractérise aujourd’hui avec les deux albums The Marriage Of Heaven And Hell (la première partie en 1994, la seconde en 1995), soit 27 pistes, pour une durée totale excédant 2h15. Sans rien perdre de sa force mélodique, le groupe assume pour la première fois ses ambitions artistiques et conceptuelles pleines et entières, au risque de tomber dans le piège du trop-plein et de la surenchère.

En 1998, VIRGIN STEELE tente une synthèse magnifique, avec Invictus, un album plus simple, quoique copieux (seize pistes pour 1h15 au total). Ici, tout se trouve miraculeusement équilibré : le sens du grandiose côtoie pour le meilleur la douceur intimiste, le Power Metal ultra-efficace parvient à céder le pas à des plages plus tempérées (souvent habitées par le piano opéré par David de FEIS). La combinaison de lignes rythmiques, musclées et nettement imposées, avec des passages plus atmosphériques et tempérés, permet de transcender la pluralité des influences, établissant un équilibre plus que satisfaisant entre efficacité et complexité, entre agressivité et subtilité, entre puissance et souci du détail. Beaucoup considèrent Invictus – à juste titre – comme l’album ultime de VIRGIN STEELE.

Conscient ou pas de cette réussite majeure, VIRGIN STEELE se lance derechef dans un défi conceptuel, baptisé The House Of Atreus, réparti en deux actes, le premier (parution en 1999) comportant 22 pistes (1h15 au chrono), le second (parution en 2000, double CD de 23 pistes, soit 1h30 !). Passionnant mais labyrinthique, à réserver aux amateurs de parcours du combat émotionnel, avec une oscillation permanente entre la fièvre virile et guerrière d’un MANOWAR, le Metal théâtral d’un SAVATAGE et les épanchements romantico-mélodiques, désormais classiques chez VIRGIN STEELE, sans compter des bruitages, des récitatifs franchement enhahissants.

Après un tel sommet, le groupe va aborder le nouveau siècle avec deux compilations : Hymns To Victory (2001 – une sélection copieuse mais discutable, rien que l’omission de l’impérieux I’m On Fire me faisant l’effet d’un crime !) et The Book Of Burning (2002, réenregistrements de titres anciens, pour un résultat intéressant et sincère, quoique pas forcément indispensable).
Premier véritable nouvel album original du XXIème siècle, Visions Of Eden sonne de manière plus efficace que la doublette The House Of Atreus, tout en conservant pleinement les ingrédients majeurs : l’alternance de passages Power Metal mélodique et de plages plus apaisées en romantiques, le recours à des compositions longues, architecturées autour d’un succession de séquences contrastées, la guitare véloce et expressive d’Edward PURSINO, les claviers et les registres vocaux multiples du maestro de FEIS. Un modèle d’équilibre…
En 2010, VIRGIN STEELE publie The Black Light Bacchanalia, à nouveau copieux, mais comportant des compositions aux durées nettement plus contrastées. Surtout, le groupe montre ici son versant le plus subtil, au détriment de son affect Power Metal (relire la chronique du Raskal : cliquez ici).

En 2015, Nocturnes Of Hellfire And Damnation renoue enfin avec une approche (relativement) plus concise et percutante, sans toutefois renier ce sens aigu du contraste et de la théâtralité qui est la marque de fabrique du combo (relire ma chronique fort enthousiaste : cliquez ici).
En 2018, les fans collectionneurs, avides de raretés ont peut-être fait l’acquisition d’un coffret de cinq disques, baptisé Seven Devils Moonshine, comprenant essentiellement des compilations : The Book Of Burning, Hymns To Victory, Gothic Voodoo Anthems (2018, compilation de versions orchestrales et de reprises décalées), Ghost Harvest (soit deux généreux albums remplis de reprises et de versions alternatives, assez généralement jugés comme de francs naufrages). Le fait est que David de FEIS semble avant tout s’être fait plaisir – c’est son droit, plein et entier -, quitte à verser dans l’autocomplaisance.

Autant dire que la parution en 2023 d’un nouvel album, constitué à 100% de compositions originelles, peut représenter une sorte de point de repère et d’espoir pour les fans du groupe en particulier, mais également pour les amateurs de Power Metal mélodique et de Metal progressif. Sans toutefois rassurer pleinement, l’opus garantit en premier la marque de fabrique du groupe, ou plutôt de son leader de chanteur. Au risque de la redite, VIRGIN STEELE pratique plus que jamais un Heavy Metal baroque, progressif, orchestral, partagé entre agressivité et délicatesse.
Les compositions concises ont tendance à privilégier une approche rapide, tranchante, jamais avare de mélodies, à l’instar du Speed Black Earth & Blood (en 2’24, l’assaut est terminé !) et du plus conséquent A Song Of Possession (5’51 épiques, propulsées par un batteur infatigable) : rien de nouveau, mais quelle vivacité franche, quel allant !

Pour le reste des morceaux, il faut bien avouer que l’on évolue dans des marges conséquentes, comprises sept et plus de douze minutes ; de tels moules favorisent forcément les architectures progressives, s’étageant de séquences mélodiques, voire romantiques, en moments franchement plus nerveux, que ce soit au niveau rythmique, guitaristique ou vocal. Le tout privilégiant le versant mélodramatique de VIRGIN STEELE. Au passage, que l’on se permette de saluer la permanence des capacités vocales de David de FEIS, dont la voix se mue avec une versatilité déconcertante en rage crispée, en murmure intime ou en envolée lyrique : respect absolu ! On regrettera néanmoins cette tendance, déjà ancienne, à juxtaposer les registres différents, plutôt qu’à les alterner, avec parfois une sensation de trop plein.

A ceci près que les arrangements vocaux prennent franchement le pas sur la guitare franchement Heavy Metal. Hormis dans ses solos lumineux, Edward PURSINO voit ses riffs relayés à l’arrière-plan, au profit des arrangements vocaux, du piano et des orchestrations. Certes, tout au long des 8’46 de I Will Fear No Man For I Am A God, le groupe fait la démonstration tendue et musculeuse qu’il est possible de combiner d’une part des riffs de teigne, des solos incendiaires, des vocaux hargneux, d’autre part des harmonies vocales et des refrains attractifs. Le tout droit solidement et subtilement propulsé par une section rythmique, exemplaire dans sa capacité à s’adapter à chaque ambiance, bien qu’étant avant taillée pour le Metal rentre-dedans.

A défaut de se réinventer ou d’égaler pleinement ses sommets d’antan, VIRGIN STEELE livre un album solide, dans ses compositions, dans ses arrangements, dans son interprétation (David de FEIS défie les années qui passe). Il n’empêche, qu’à titre purement personnel, j’aimerais entendre une fois encore un VIRGIN STEELE, plus dépouillé, plus concentré sur les reliefs respectifs en matière de rythmique et de mélodies, bref moins pompier et plus puissant à l’impact.

Vidéos de Spiritual Warfare cliquez ici et de The Gethsemane Effect cliquez ici
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