MANDOKI SOULMATES - A memory of our future
Style : Prog Heavy / Prog Metal / Prog Rock
Support :
MP3
- Année : 2024
Provenance du disque : Reçu du label
12titre(s) - 75minute(s)
Site(s) Internet :
MANDOKI SOULMATES FACEBOOK
Label(s) :
Inside Out
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(18/20)
Date de publication : 24/04/2024
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N'ayons pas peur de l'avenir !
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Pour mon 100ème papier (oui, déjà !), j'ai voulu sortir de ma zone de confort et parler d'un groupe qui n'a jamais été chroniqué sur notre site. Cela se comprend aisément, car il s'agit d'un genre qui se trouve légèrement en dehors de notre champ d'action habituel. En parlant de groupe, je devrais d'ailleurs plutôt dire "super groupe", s'agissant de MANDOKI SOULMATES. D'abord, un peu d'histoire, résumée, je vous rassure ! Leslie MANDOKI est un hongrois, chassé de son pays natal en 1975, pour contestation. Il trouve refuge en Allemagne, en indiquant aux responsables du camp de réfugiés qu'il veut faire de la musique avec ses idoles que sont Ian ANDERSON (JETHRO TULL), Jack BRUCE (CREAM) et Al DI MEOLA. Après une carrière fructueuse en qualité de producteur, il créé son groupe en 1993, et sort un premier album, en mélangeant le rock progressif et le jazz avec les trois musiciens précités ! C'est une belle histoire, non ? Sur ce nouvel album, il tient la batterie et le chant, et s'est entouré, notamment, car la liste est longue, de Ian ANDERSON à la flûte , AL DI MEOLA, John HELLIWELL, Jesse SIENBERG et Mark HART (SUPERTRAMP), Simon PHILLIPS (TOTO), Tony CAREY (RAINBOW), Nick VAN EEDE (CUTTING CREW), Cory HENRY (SNARKY PUPPY), Randy BRECKER (Bruce SPRINGSTEEN), Bill EVANS (Miles DAVIS) et d'autres... Oui, le casting est impressionnant ! Le groupe a une dizaine d'albums à son actif. Je précise tout de suite que cet album est, et de loin, le plus long à passer sous ma plume, puisqu'il affiche 1 heure et 15 minutes au compteur ! Il n'est donc pas question, pour une fois, de l'analyser morceau par morceau, tant il est riche. De plus, la chronique serait trop longue, avec le risque de vous perdre en chemin. Je finis cette introduction en reprenant les mots de Leslie MANDOKI, qui insiste beaucoup, et il a raison, sur le fait que cet album a été enregistré de façon analogique et non numérique. Cela s'entend, je trouve, car le son est remarquable de chaleur et d'authenticité, sans aucun trafic à l'horizon !
L'album s'ouvre avec Blood On The Water. Le morceau est chanté par Leslie MANDOKI accompagné, excusez du peu, par Nick VAN EEDE et Tony CAREY. Quand, en plus, vous avez Ian ANDERSON qui entame la chanson et fait ensuite un superbe solo de flûte, enchaîné par un solo à l'orgue "Hammond" "made in" Cory HENRY, vous y êtes ! Ce morceau donne tout de suite le ton, avec un très joli refrain et un travail sur les harmonies vocales assez épatant. Ce titre est sorti en single, et c'est tout à fait justifié. Je vous le mets en écoute à la fin de la chronique pour vous rendre compte de la qualité du travail. Leslie MANDOKI est un adepte de la musique fusion et il ne se ferme aucune porte. Il n'a pas peur, par exemple, de toucher à d'autres styles musicaux. La preuve en est, avec Age Of Tought qui est un titre folk. Si vous aimez bien la diversité, vous allez être servis-es ! Dans le même style, vous avez The Wanderer, un morceau lent, country, bercé par un saxophone délicat, touché par la grâce. C'est encore une fois, magnifiquement chanté dans une ambiance totalement américaine. Il ne manque que le banjo pour y être totalement.
The Big Quit est le deuxième single sorti et je suis tombé immédiatement sous le charme de ce titre. Pourquoi, me direz-vous ? Et bien, il y a un peu de tout ce qui fait la particularité du groupe dans ce morceau de jazz/funky. Il y a des échappées jazzy avec la guitare acoustique d'Al DI MEOLA, le saxo de John HELLIWELL (ou de Bill EVANS mais je ne suis pas un spécialiste...), l'orgue de Cory HENRY, mais aussi un refrain, très puissant, chargé en choeurs. C'est un peu l'idée que je me fais de la musique fusion. Lorsque les cuivres se mettent en action, je me retrouve, pour mon plus grand plaisir, chez STEELY DAN, et rien que pour ça, je dis merci ! Quand au bout de plusieurs minutes, après des envolées vocales pleines de classe de Julia MANDOKI, le superbe refrain "chorusé" revient, je ne peux m'empêcher de sourire un peu béatement ! We Stay Loud est un autre titre sorti en single. Il y a du jazz vocal, certes, mais aussi un refrain qui fait mouche, appuyé par une section de cuivres que n'aurait pas renié le grand CHICAGO. J'y retrouve même des passages qui sentent bon la musique progressive. I Am Because You Are met en vedette la voix chaleureuse et profonde de Leslie MANDOKA, qui installe un climat à la VELVET UNDERGROUND. Il y a un harmonica qui passe crème, et je décèle même une clarinette à un moment, sans en être vraiment sûr. Un mot sur le titre éponyme, A Memory Of Our Future, pour vous dire que tout y passe, de l'omniprésence de la guitare sèche en solo, aux cuivres, et cette trompette incisive qui appuie tout le morceau. Bref, il y a tant à dire que je préfère m'arrêter là !
J'attire également votre attention sur Matchbox Racing, un superbe morceau chanté principalement par Leslie MANDOKI. Sa voix bien grave me fait penser à celle de Lou REED. Quand vous l'associez à la trompette de Randy BRECKER, vous obtenez un magnifique morceau de soul, sensuel jusqu'au bout des ongles. C'est comme si je me retrouvais au cœur de la grosse pomme, dans un club de jazz avec une lumière tamisée, et ce n'est que du bonheur. Bien sûr, quand Cory HENRY entame son solo d'orgue "Hammond" suivi d'une trompette totalement jazzy, je me retrouve bien loin de la France ! My Share Of Your Life est un autre morceau superbement chanté. C'est peut-être le morceau le plus accessible, avec un refrain qui rentre instantanément dans la tête. Là encore, ledit refrain me fait immanquablement penser aux mélodies imparables de Donald FAGEN (STEELY DAN) ou bien encore au velours de Bill LABOUNTY. Il y a les fulgurances de guitare sèche d'Al DI MEOLA et même un petit solo de guitare électrique. Je n'oublie pas le travail tout en finesse de la batterie. Le jazz vocal est également présent, comme sur d'autres titres d'ailleurs. Le dernier morceau de l'album, Melting Pot, est un instrumental, et c'est le titre qui m'a le moins touché, peut-être parce que je préfère quand le jazz est chanté.
Je m'aperçois que cette chronique est déjà bien longue et pourtant je n'ai pas tout dit, loin de là ! Cet album s'adresse bien sûr aux fans de musique fusion et de jazz-rock, un jazz-rock mâtiné de rock progressif. Mais il faut aller au-delà de ce constat, car certains titres tiennent admirablement bien la route, surtout pour les parties chantées, qui font vraiment dans le haut de gamme. De plus, les compositions sont variées et de grande qualité, agrémentées par des arrangements aux petits oignons. Je n'oublie surtout pas que nous avons affaire à la crème de la crème des musiciens, tout de même ! Je conseille cet album aux amoureux-euses de la musique, au sens large, car c'est une véritable pépite.
L'album sort le 10 mai.
Blood In The Water : cliquez ici
We Stay Loud : cliquez ici
The Big Quit : cliquez ici
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